S’il y a une pièce dans le OFF d’Avignon 2018 qu’il faut retenir, c’est bien ce Petit Prince là au théâtre Arto ! À raison d’emporter les enfants dans ce voyage unique au monde, elle emporte également les adultes qui les accompagnent. C’est avec beaucoup de délicatesse qu’Hoël Le Corre incarne le Petit Prince. Ce rôle était fait pour elle… car c’est « une comédienne » qui porte à bout de bras ce petit garçon. Elle y est magnifique.

L’aviateur joué par Matthieu Madeleine, narre avec sa belle voix posée, le récit de Saint-Exupéry. Tour à tour, les deux comédiens incarnent d’autres rôles avec un vrai talent. De la fleur ou du renard, du réverbère ou du roi, ils expriment prodigieusement toute la mécanique des sentiments. Leur propre sensibilité est envoutante, comme la musique de Guillaume Aufaure. (...)

La mise en scène de François Ha Van permet des déplacements fluides, presque aériens, des effets efficaces, comme l’arrivée du serpent où l’eau qui coule sur scène. Nous sommes captivés du début à la fin. Dans la salle, même les enfants n’ont pas bougé, comme aspirés eux aussi dans l’aventure du Petit Prince. Tant de beauté simple ne laisse pas indifférent. Bien-sûr le texte de l’auteur bouleverse par sa force et son sens, c’est l’un des romans philosophiques les plus lus dans le monde. Mais il faut saluer la performance et toute l’intensité des comédiens. Ils déclenchent dans le plus grand respect, un effet émotionnel redoutable. La pureté à l’état brut.

— Théatrorama.

L’adaptation que réalise ici François Ha Van suit avec une extrême fidélité le texte original.(...) Une mise en scène fluide, dont les changements de décors et de costumes sont malicieusement rythmés par les interventions musicales de Guillaume Aufaure, qui met bien en relief les scènes inoubliables du conte en particulier la tendre rencontre du Petit Prince et du Renard et le fameux : « Apprivoise-moi ». (...)

La mise en scène de François Ha Van use de moyen simples et d’accessoires pour mettre en image ce voyage. Il compte essentiellement sur le talent de ses deux interprètes et sur quelques effets de lumières pour créer le rêve. Il y parvient souvent, parfois, les surprises manquent. Mais le Petit Prince parvient à faire battre les cœurs et c’est là l’essentiel.

— Bruno Fougnies , RegArts.

Maintes fois adapté, Le Petit Prince de la Compagnie du Vélo volé parvient toutefois à nous surprendre par sa sensibilité et son ingéniosité. (...) Afin d’évoquer toutes les choses qu’a vues le Petit Prince, le metteur en scène a imaginé une ingénieuse structure mobile qui condense tous les décors. En effet, sa forme arrondie permet d’évoquer à la fois la carlingue de l’avion, le terrier du renard, la forme des différentes planètes, les dunes de sable… Grâce à ce stratagème, le récit prend une autre tournure : on se croirait dans un livre pour enfants, dont les pages défilent et s’animent sous nos yeux. Il enchante également nos oreilles, le spectacle étant accompagné à la guitare électrique. Les sonorités de cette dernière créent une atmosphère irréelle, à mi-chemin entre les mondes cosmiques et terrestres.

Mais le plus émouvant dans ce spectacle, c’est la relation humaine entre le Petit Prince et l’aviateur. Elle est plutôt singulière et pleine de paradoxes. Ici, ce n’est pas l’enfant qui apprend de l’adulte, mais l’inverse. La mise en scène parvient ainsi à retranscrire l’âme même du Petit Prince de Saint-Exupéry, qui se veut être « un livre pour enfants écrit à l’intention des grandes personnes ». Le Petit Prince de la Compagnie du Vélo volé nous a totalement apprivoisés et subjugués…

— Magali Sautreuil, Toute la Culture.